Pourquoi Tant D’échouage De Cachalots?

La mer du Nord est surnommée « le piège à cachalots », ce n’est pas un environnement qui leur convient et les scientifiques veulent comprendre pourquoi ils s’engouffrent dans ce goulot lors de leur migration. Seuls les mâles adultes migrent. Ils se rassemblent au large des côtes de Norvège, à cet endroit il y a de la profondeur et de la nourriture en abondance (des calamars dont ils se délectent).

Bancs de sable

Mais à un moment donné, ils quittent les lieux pour aller retrouver les femelles qui sont restée dans les eaux équatoriales. Pour les rejoindre, les cachalots mâles ne doivent qu’effleurer une partie de la mer du Nord. Or, ils s’y engagent alors que l’endroit n’est pas fait pour eux. Krishna Das, chercheuse qualifiée au FNRS de l’Ulg, en donne quelques raisons : « D’abord ils ne vont pas y trouver leur proies car cette partie de la mer du Nord est une zone qui n’est pas assez profonde. C’est aussi une zone coupée par des bancs de sable et, quand la mer se retire, ils sont prisonniers. Ensuite leur sonar bute contre ces bancs de sable et perturbe leur géolocalisation. Tous ces éléments sont des facteurs de stress qui peuvent expliquer en partie ces échouages ».

Pourquoi empruntent-ils alors cette route qui ne leur convient pas ?

Les chercheurs veulent savoir si les routes de migrations sont innées ou le résultat d’un apprentissage. « Au sein de cette espèce l’apprentissage est très présent, dauphins les jeunes restent 10 ans auprès de leur mère. Mais on ne sait pas si ce va-et-vient est transmis. Les cachalots retrouvés dernièrement étaient tous très jeunes. Il est rare que des cachalots adultes s’engagent dans ce piège » poursuit la chercheuse. Une erreur de jeunesse? Les cachalots qui viennent de s’échouer pourraient tous appartenir au même groupe.

Une menace pour l’espèce

Le trafic important, le bruit des sonars des bateaux, un manque de nourriture, peuvent donc expliquer ces échouages. C’est une menace pour cette espèce qui a bien des atouts : « Ils ont un langage comme de nombreux cétacés qui leur permet de beaucoup communiquer, ce sont de grands timides car on les croise très peu, ils vivent à plus de 3000 mètres de fond et ils ont des adaptations incroyables à la vie aquatique » explique encore Krishna Das.